Le compagnonnage

Le cœur de la Fabrique

 

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L’écriture est émotion

De l’idée à l’objet, du désir à l’acte, la création est un espace, l’écriture créative comme une pratique artistique.

Alain est gendarme à la retraite : « Françoise, pendant ce stage, j’ai trouvé la clef de mon écriture : c’est l’émotion. »

Effectivement, le coeur est là, le noyau : on n’explique pas, on ne commente pas, en confiance on donne à voir, à sentir. On biffe les commentaires, on ne laisse au texte que ce qui fait ressentir, voir, goûter, sentir, toucher : on transmet l’émotion. La place est au lecteur qui se fera lui-même, ou pas, son ressenti, son opinion, au travers de son corps ému par ce qui « passe » à travers le texte.

L’écriture passe par le corps

Un jeune japonais, Toshiro, poète à travers le monde et les langues, les cultures, participant de la fabrique Poetiqa, nous expliqua un jour sa conception de l’écriture de haïku
(petits poèmes japonais, de tradition très ancienne, de trois vers très courts, dans lesquels, dit-on par exemple en occident, le lecteur est censé ressentir à la fois l’esprit du temps qui passe que le temps lui-même, un instant fixé, suspendu, serti autour de, une émotion, une sensation, quelque chose de très ténu et fugitif, qui a souvent trait à la nature).
Toshiro nous dit :

« L’écriture de haiku, en 3 vers, c’est =
1
2
3
4 pour le lecteur. »

Et bien cette ouverture, ce « 4 pour le lecteur », ce qui n’est pas écrit mais qui se sent, est tout ce qui se travaille pour nous, partout, dans le moindre texte, le moindre paragraphe, la moindre phrase ; le moindre mot même, peut-être.

 

Ceci plaît à l’imagination

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Le travail de la création littéraire, de l’apprentissage créatif, passe donc avec nous par la clef de l’émotion, par laquelle il s’agit de découvrir, mettre en œuvre et développer ce qui pousse à écrire « quoi « , « à qui « et « comment » ; autrement dit qui parle, dit quoi à qui, et comment. L’expérience montre que les résultats de ce travail se transposent d’eux-mêmes vers tout autre type d’écriture, personnel ou professionnel. Elle dévoile aussi un effet identique directement sur la personne. Monique, 3 ans après son passage de 3 ans en atelier, plus des stages, me dit en deux mots ce qu’elle retient pour elle-même de ce passage : « C’est chercher à être soi ; c’est toute une vie ! »

En effet, outre cette connaissance, implicite au travail du texte donc du langage, en particulier par la recherche de cette fameuse « place du lecteur », c’est aussi la découverte de la vie d’un groupe autour de la création littéraire qui nous donne de nombreux outils pour aborder l’autre, ses manières d’être, d’entendre, de comprendre, de percevoir, chacune différente et différente des siennes.

Le cadre en est clair, uniquement tourné vers le texte, et jamais sur la personne (même s’il y a un « je » dans le texte, ce n’est pas la personne, c’est déjà une construction, un personnage, un « autre »), dans un espace où l’on repère d’abord ce qui tire vers la construction, vers la création, ce qui « marche » (ce qui ne marche pas, ensuite, tombe tout seul), un peu à la manière d’un gué où l’on repère, pour traverser, les pierres qui dépassent. Le but fondamental ici est d’abord l’écriture de chacun, unique, différente, de donner finalement à chacun, en bout de parcours, le maximum de moyens pour se bâtir, chacun à sa manière, dans sa vie et dans sa tête, sa propre fabrique d’écriture littéraire, créative (comme se crée un lieu de peinture, de sculpture ou de musique.)

On écrit toujours à quelqu’un.

Écrire comme on est

Une séance dure entre trois heures et trois heures et demi. Une proposition, ou suggestion, ou incitation, d’écriture, oriente et lance le désir d’écrire à travers une forme littéraire donnée (en cela, il n’y a pas de « hors sujet » puisqu’il ne s’agit pas d’un sujet ni d’un thème, mais d’une forme, littéraire, à travers laquelle peuvent passer des milliers de sujets, donc autant, à chaque fois, que de participants) et ceci en liaison avec la séance précédente. Puis l’on écrit (pas moi) et des retours, des remarques sont faits sur les textes qui sont lus par chacun à haute voix. Faire des remarques, cela s’apprend, et l’on apprend donc aussi à devenir lecteur, des autres, de soi-même, puis de toute la littérature.

Un groupe est constitué de quatre à douze personnes. Le déroulement de mon accompagnement est une progression  : en alternance « Exploration », où l’on (re)découvre sa propre écriture, et « Ingrédients du récit », où l’on aborde la question du projet long, selon chacun en écriture longue ou poétique ou fragmentaire ; puis « Création, Travail du texte » pour la constitution de sa propre fabrique d’écriture chez soi. Le rythme est, au choix, d’une soirée par semaine ou d’un week-end par mois, le tout sur 9 mois.

J’organise aussi des stages : week-end Sensibilisation, 2 jours, Écriture de nouvelles, 4 Jours, Voix de l’auteur : structures au-delà de la narration, 5 jours, Architecture d’un objet littéraire : textes, recueils, 4 jours, Exploration poétique, 3 jours.

En fin de parcours d’Apprentissages, il peut se constituer un groupe « Travail du texte » où la vie d’un groupe peut continuer en devenant autonome, s’installer, perdurer autour des élans et désirs de chacun en matière de conduite, de remarques sur les textes produits chez soi et distribués. Cette fabrique travaille aussi sur des compte-rendus de lectures de livres sous l’angle de leur construction, fabrication, structure externe (apparente) et structure interne (sous-jacente), fournissant ainsi à chacun toujours de nouveaux exemples et de nouvelles idées de ce qu’il est possible de faire et comment.

On prend conscience, au fil des fabriques, de l’importance pour chaque individu et du privilège de disposer autour de soi de lecteurs, des vrais, qui ont appris à lire et à entendre les textes, donc à les travailler en détails et en général, et à porter regard, remarques et reconnaissance, indépendamment d’une contingence de publication, sur leur entrée en littérature, en objet littéraire, en création.

Essayer d’être soi

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Au fil de la Fabrique, le travail d’écriture créative tisse des fils au travers du réel, de l’imaginaire, de la mémoire et du symbolique, en faisant traverser des formes littéraires par lesquelles on s’exerce soi-même dans son propre texte. Accompagné d’autres présences, on se retrouve à des endroits de son écriture où l’on ne serait peut-être pas allé, du moins si vite, tout seul. Il n’est pas question de « niveau » d’écriture, chacun entre dans l’atelier, là où il en est.

Sont abordés avec nous, durant trois degrés, « Exploration », « Ingrédients du récit », « Création », l’apprentissage aussi bien des formes brèves que longues, par exemple par le travail de notations, description, l’écriture de trajet, le travail du dialogue, l’écriture poétique, la question du point de vue (qui parle et d’où ça parle), ou celle du rapport à l’illustration (tableaux, photos), ainsi que les ingrédients de structure d’un projet long d’écriture, récit, roman, nouvelle, ou recueil de fragments ou poésie (monologue intérieur, conversation, dehors-dedans, passage d’une tête à l’autre, etc).

Ceci se déroule avec le support d’extraits de textes de ce que l’on appelle les chercheurs en littérature, depuis Rabelais en son temps jusqu’à Laurent Mauvignier actuellement, en passant par Joyce, Faulkner, Proust, Flaubert, Beckett, Duras, Sarraute et tant d’autres, dont certains moins connus.

Sans cesse la question de la forme est-elle ramenée au fond, par le biais d’une exploration intérieure de l’écriture qui est une matière. Sans cesse s’agit-il de trouver le mot juste et la place juste du mot, en toute rigueur, à travers les universaux du travail du texte (enlever-couper, ajouter-coller, déplacer-remplacer ; validité d’un adjectif, d’une explication ou d’un commentaire), pour que passe dans le texte écrit le sens, la sensation, la pensée, l’émotion transformée.

Le cœur de la Fabrique : le travail du texte

Donner à voir, donner à sentir, travail du texte sont chez nous les maître-mots dans la recherche de l’écriture de chacun. Ce travail conduit dans le texte à la constitution de la « place du lecteur » qui se revendique d’elle-même par ce que dit le groupe sur les textes écrits qui sont lus par chacun ; elle se constitue peu à peu chez chaque individu par cette présence même du groupe qui réagit à la lecture des textes.

Faire des retours, des « remarques » au sens du langage maritime, points remarquables que l’on repère et relève pour se diriger, cela s’apprend. Sous mon regard et ma vigilance, il ne doit s’agir ni de destruction, ni de dérive incontrôlée en un atelier thérapeutique. Ma seule grille de « lecture » pour mener le travail du groupe et de chacun est le texte et le texte seulement, son travail ; ma seule référence et mon seul point d’appui ne sont pas les personnes mais les textes ; ce que les personnes produisent.

Ma manière de mener des fabriques d’apprentissage créatif de l’écriture littéraire, outre la littérature et ma propre expérience d’essayer d’être écrivain, s’appuie sur mes connaissances issues de la pratique pendant dix ans du métier d’ébéniste (dont trois ans de compagnonnage) puis de dix ans en tant qu’ethnologue auprès d’Eric Gallais (Laboratoire Ethnologie et Technique de l’Université Paris 7) puis par ma position pendant cinq ans d’assistante d’Elisabeth Bing (à l’origine du mouvement fondateur des ateliers d’écriture en France depuis 1969), le tout allié à la pratique continue d’une psychanalyse.

D’un côté le travail d’une matière, le bois, son assemblage, sa sculpture, sa construction, de l’autre la recherche de ce qu’il y a dans la tête de l’autre comme dans la sienne, et dans sa vie, rejoignent d’emblée la question de l’écriture créative, de son travail, de l’apprentissage et de la création.

Des livres publiés ont porté reconnaissance éditoriale de ma propre qualité d’écrivain (je ne pourrais pas faire ce travail si moi-même je n’écrivais pas.)

En écriture créative, le tout est de connaître les principales règles qui relèvent de la grammaire et de l’orthographe, pour ensuite comme en jazz les respecter ou pas. Il s’agit aussi de passer un contrat de lecture avec le lecteur, lui proposer un mode de lecture jusqu’au point de se faire comprendre. Ça peut être par la structure, c’est alors un contrat esthétique, ça peut être par la langue, c’est alors un contrat poétique.

Et sur cette base, la seule exigence et le seul repère sont la possibilité de partage (ou pas) avec le lecteur. On démarre de ses propres ressources, de ce qu’on sait ou qu’on a envie de faire, pour voir quand et comment, à partir de quoi, le lecteur comprend ce que je veux dire et vient prendre sa place.

Nous réfléchissons, organisons à la main, prenons des décisions à la seule force de l’écrit. Nous fabriquons possiblement notre chemin, prenons nos décisions, avec ce seul outil.

Ecrire apprend aussi à lire

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Tous le disent, on découvre pourquoi on aime tel écrivain.

Emilia Ferreiro l’observe déjà en compagnie des enfants. Plus tard, adulte, il en est de même en continu. Écrire et lire sont les deux faces d’une même préoccupation, l’inscription, le texte, le sens, la forme. Ainsi de soi à soi, de soi à l’autre, on inscrit quelque chose du continu. Comment élaborer un texte, pour écrire, comment interpréter un texte, pour lire.

Les mots, sons, phrases, rythmes, points, point-virgules, paragraphes, syllabes, consonnes, voyelles, alphabet, ponctuation ou pas, la langue maternelle, langue étrangère, poésie langue de la mère. Les outils de la matière qu’on agence en grammaire, orthographe, mot, phrase, paragraphe… Et puis il y a le support, l’espace sur lequel ou dans lequel on écrit : l’écran, le papier, le mur, le tableau, la table d’argile, la tablette d’ordinateur… Et l’outil pour inscrire, écrire, différent ou pas des outils pour dessiner : stylo, bille, feutre, plume, clavier, crayon, stylet, doigt, pouce… Un écran n’est pas forcément un mur plat à 2 dimensions, ce n’est pas forcément seulement une métaphore du papier, seule la programmation impose ça. Il y a là aussi beaucoup à inventer.

 

« — D'où vient la Muse ? Qu'est-ce qui m'aMuse ? »

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