Trois jours dans la paix de ce stage, comme toujours, ça va faire un bien fou !
Vendredi 14.00 – 17.00
Samedi 10.00 – 16.00
Dimanche 10.00 – 16.00
Métro Bus:
Traversée poétique 21-23 juillet Paris
Traversée par nos esprit, corps, âme, l’écriture poétique est accessible à tous puisqu’elle est à la racine de soi, elle en est constitutive. Nous sommes poètes dans l’enfance bien avant de savoir raconter des histoires. L’exploration poétique, ici, ça peut être des vers, des rimes mais pas seulement; c’est le scintillement des mots, un jaillissement, une rythmique… Explorer sa propre poésie.
5/7 : Voix d’auteurs, à Lanzarote du 26 au 31 juillet inclus
Une jolie parenthèse d’art, de création, d’écoute, d’évasion, de lien. 5 jours d’écriture du 26 au 31 juillet avec une journée quartier libre.
Un beau cadeau à se faire, non ?
Jour après jour, 5 formes littéraires à l’appui de 5 auteurs, 5 voix d’auteurs.
Ce stage est différent chaque année.
Les formes structurantes s’appuient sur ces voix qu’on entend près de soi quand on lit certains auteurs, certains textes, forme qui n’est jamais la même, voix que la lecture induit. Traversant certaines de ces voix singulières d’auteurs et de textes, on décrypte des fils qui leur font prendre sens, son, grain, toucher. On traverse ainsi des formes plus larges qu’un seul texte, ce sont des modes de fabrication et d’assemblage : l’ellipse ; le décalage ; l’entremêlement ; la place du sujet ; les points de vue…
Ouvert à tous, y compris ceux qui n’ont jamais participé à un atelier d’écriture ou un stage, voire n’ont jamais écrit.
En s’appuyant sur la forme de la nouvelle et la tension particulière qu’elle suppose, on découvre et met en oeuvre sa ou ses propre(s) structure(s), aussi bien en prose qu’en poésie.
Des partenaires et amis Christian Bessigneul et la typographie Daniel Ferrer à L’ITEM, Institut
Pascal Fugier et la socio-clinique
Des maîtres de pensée
Gérard Blanchard, Chancelier des Rencontres internationales de Lure
Robert Jaulin, ethnologue, mon Directeur de recherche à Paris 7
Élisabeth Bing
Yves Bonnefoy et son oeuvr
La psychanalyse
Pour des tirages et fabrications Imprimerie Launay
un excellent professionnel, en numérique mais avec les connaissances, le métier et cette humanité de la typo plomb
Marie-Christine Lenoir
Scénariste
formations à l’écriture de scénario
stages d’été www.mc-lenoir.com
Association Terres d’encre
propose dans le midi des stages de création littéraire, des ateliers d’écriture, des ateliers liant l’écriture et une autre forme de création (peinture, photographie…), des ateliers marche – écriture, des résidences d’auteurs et d’artistes, une rencontre annuelle d’écritures, etc… www.terresdencre.com
Imprimerie Launay www.imprimerie-launay.fr
un excellent professionnel, en numérique mais avec les connaissances, le métier et cette humanité de la typo plomb
avec entre autres Elisabeth Badinter (philosophe), Fatema Hal (chef cuisinier), Pierre Rabhi (écrivain)… http://www.alterway.fr/creative
Stages
16-18 août – Traversée poétique, à Saint Florent le Vieil
Traversée par nos esprit, corps, âme, l’écriture poétique est accessible à tous puisqu’elle est à la racine de soi, elle en est constitutive. Nous sommes poètes dans l’enfance bien avant de savoir raconter des histoires. L’exploration poétique, ici, ça peut être des vers, des rimes mais pas seulement ; c’est le scintillement des mots, un jaillissement, une rythmique… Explorer sa propre poésie.
Coût pédagogique : tarif courant 3j 210 € –
paiement à l’inscription. Logement en plus.
20-23 août – Écriture de nouvelles Paris
Ouvert à tous, y compris ceux qui n’ont jamais participé à un atelier d’écriture ou un stage, voire n’ont jamais écrit.
En s’appuyant sur la forme de la nouvelle et la tension particulière qu’elle suppose, on découvre et met en oeuvre sa ou ses propre(s) structure(s), aussi bien en prose qu’en poésie, aussi bien narrative que poétique, fragmentaires.
Tous les jours 10h-17h
Lieu : 277 rue Saint Jacques 75005 – Paris
– Traversée jour après jour de 5 formes littéraires à l’appui de 5 auteurs, 5 voix d’auteurs. Ce stage est différent chaque année.
Ces formes s’appuient sur ces sortes de voix qu’on entend près de soi quand on lit certains auteurs, certains textes, qui n’est jamais la même, une voix que la lecture induit. Comment, traversant certaines de ces voix singulières d’auteurs et de textes, on décrypte des fils qui leur font prendre sens, son, grain, toucher. On traverse ainsi des formes plus larges qu’un seul texte, ce sont des modes de fabrication et d’assemblage : l’ellipse ; le décalage ; l’entremêlement ; la place du sujet ; les points de vue…
1er jour 12h-17h puis 4 jours sur 5 10h-17h
Lieu : 277 rue Saint Jacques 75005 – Paris
Traversée par nos esprit, corps, âme, l’écriture poétique est accessible à tous puisqu’elle est à la racine de soi, elle en est constitutive. Nous sommes poètes dans l’enfance bien avant de savoir raconter des histoires. L’exploration poétique, ici, ça peut être des vers, des rimes mais pas seulement ; c’est le scintillement des mots, un jaillissement, une rythmique… Explorer sa propre poésie.
1er jour 14h-17h, jours 2 et 3 10h-16h
Lieu : 277 rue Saint Jacques 75005 – Paris
Ouvert à tous, y compris ceux qui n’ont jamais participé à un atelier d’écriture ou un stage, voire n’ont jamais écrit.
En s’appuyant sur la forme de la nouvelle et la tension particulière qu’elle suppose, on découvre et met en oeuvre sa ou ses propre(s) structure(s), aussi bien en prose qu’en poésie.
Tous les jours 10h-17h
Lieu : 277 rue Saint Jacques 75005 – Paris
Un laboratoire, pour innover, réfléchir ensemble, inventer
Un lieu, un temps, un espace pour travailler ses propres productions en cours, ses chantiers d’écriture, de pensée, roman, nouvelles, essai, poésie, fragments, installations, spectacles, spontanés ou sur commande…
Pour donner un Coup d’élan à son écriture, régulièrement, un coup d’accélérateur, après les ateliers suivis ici ou ailleurs, parce qu’on a un ou des chantiers d’écriture en cours et parce que pour plein de raisons c’est difficile chez soi, même si on est autonome, de trouver l’énergie et le temps
de se concentrer, comme ça, sur ce qu’on voudrait faire.
de se recentrer, déplacer, vers ce dont on a vraiment envie
de travailler, enfin !
Une communauté collaborative aussi tout simplement parce qu’on en a envie, sous ma houlette ou plutôt avec ma présence, en supervision, vision en recul, regard candide, pour :
Travailler ensemble sur les problèmes rencontrés, les idées qu’on a, les questions qu’on se pose
Tester de nouvelles choses, expérimenter autrement, valider son sentiment
Avancer, dans son projet, sa structure, son écriture, ses personnages, sa poésie, son agencement avec d’autres arts, sa transformation en d’autres formes, sa déclinaison en différents formats, sa présentation…
Et puis se retrouver 2 jours et 1/2 avec d’autres, en communauté de travail et d’écriture plusieurs fois par an, pour créer ensemble et disposer d’un espace commun pour écrire, dans un temps seul et ensemble, dans la vie quotidienne, malgré d’autres exigences, de soi à soi avec les autres.
On sait bien, maintenant, qu’on apprend tellement plus pour soi quand on parle, pense, questionne, le projet (ou l’absence de projet) du voisin de table ! Et que chacun traverse en même temps ce qu’il est, comme il est, ce qui le transporte, et sa magie s’ouvre sur sa propre création.
Ecriture créative d’une part, et écriture universitaire, professionnelle de l’autre – ce qui ne veut pas dire qu’il n’y ait pas là de création.
Conscriptio
Avancer ensemble, co-construire, élaborer, dans une production de travaux universitaires, professionnels, examens, mémoire, thèse, dossiers…
Ce groupe est calé sur l’avancée universitaire des travaux à rendre, à réaliser. Un module en début d’année scolaire, un module au milieu, en début d’année civile, et un module au début du 3ème trimestre scolaire.
Ici aussi on donne un coup d’élan, à son travail, un coup d’accélérateur à ses réflexions, parce que c’est difficile tout seul, même si on est autonome, de tenir le souffle, l’énergie, le calendrier à suivre.
Et puis plein d’autres circonstances viennent se greffer, qui tiennent aussi à ce qu’on voudrait faire.
Ca s’éparpille, ça va dans tous les sens, ou bien ça bloque, ça s’essouflle, aïe ça s’arrête !
Il faut se recentrer, déplacer, vers ce dont on a vraiment envie.
Retrouver le travail, son plaisir, son bonheur, enfin !
L’épanouissement de ses propres compétences dans leur champ possible.
COMMENT PENSER LIBREMENT !
Une communauté de travail aussi parce qu’on en a envie, sous ma houlette, en supervision, vision en recul, regard candide, de tenter le risque et les immenses apports de l’intelligence collective, de la co-construction.
J;C Ameisen explique que c’est par elle qu’avance l’humanité depuis la nuit des temps.
Alors, pour chacun d’entre nous, qu’est-ce que ça va être…
qui y contribuons !
Ici, on va tester de nouvelles choses, le détour créatif, ce qu’on ne sait pas ce qu’on sait faire, expérimenter autrement, s’appuyer sur des dynamiques inconscientes de co-développement, émettre des hypothèses, oser des intuitions, valider son sentiment
Travailler ensemble sur les problèmes rencontrés, les idées qu’on a, les questions qu’on se pose
Avancer, dans son projet, sa structure, son écriture, son devenir ; à quoi il me sert, à moi, aux autres, quelle est sa mission dans ce temps de ma vie. Son agencement, sa soutenance, d’autres utilisations peut-être, sa transformation, sa déclinaison, sa présentation formelle…
Se retrouver 2 jours et 1/2 avec d’autres, en communauté de travail 3 fois par an, pour travailler ensemble et disposer d’un espace commun, dans un temps seul et ensemble, malgré d’autres exigences peut-être, de soi à soi avec les autres.
On sait bien, qu’on apprend infiniment plus quand on réfléchit, parle, pense, questionne, le projet (ou l’absence de projet) des autres ! Et que chacun traverse en même temps ce qu’il est, y compris bien sûr dans cette écriture de pensée, universitaire, professionnelle, ou autre. On écrit comme on est, comme ce qui nous embarque, ce qui nous transporte ; le génie singulier s’ouvre a la magie de sa propre création.
Groupe Travail du texte
En fin de parcours des trois ans d’ateliers réguliers, ceux qui le souhaitent peuvent constituer un groupe « Travail du texte », dont le fonctionnement est calqué sur l’année 3 et qui perdure pour accentuer l’autonomie. On travaille chez soi les textes de chacun apportés à chaque rendez-vous, mais aussi où s’enclenche un processus pour aider à ce que la vie d’un groupe puisse continuer ensuite en autonomie, s’installer, perdurer autour des élans et désirs de chacun. Cette autonomie se transmet par la manière de conduire ce groupe et de faire des remarques et retours sur les textes produits chez soi et distribués pour la fois d’après. Cet atelier travaille aussi, lorsqu’il en a le temps, sur des compte-rendus de lectures de livres sous l’angle de leur construction, fabrication, structure externe (apparente) et structure interne (sous-jacente), fournissant ainsi à chacun toujours de nouveaux exemples et de nouvelles idées de ce qu’il est possible de faire et comment.
Un accompagnement constructif
♥
Connais-tu l’imprévu ?
« Ne cherchez pas à être meilleur que ceux qui vous précèdent, ne cherchez pas à être meilleur que vos contemporains, cherchez donc à être meilleur que vous-même », dit Faulkner à un de ses élèves.
Nous expérimentons auprès des auteurs ce qui peut aider chacun d’entre nous à trouver ses propres ressources, là où il en est, dans sa propre pente et par ce qui résonne de leurs travaux qui nous sont des outils, par ce que nous apprenons de leurs recherches qui nous ouvre les yeux et les oreilles.
Chacun ainsi s’échappe dans la création, au-delà du logique et du rationnel, se côtoyant les uns les autres par les textes, les retours, les questionnements.
On s’essaie, on apprend, à faire des retours, des feed-back, sur les textes de chacun. Peu à peu, c’est l’univers de chacun qui prend forme. On est là pour construire, on repère ce qui marche ; on travaille uniquement sur les textes, jamais sur les personnes ; de ces deux choses, je me porte garante. On travaille ensemble dans le respect de chaque écriture individuelle. On apprend à repérer ce qui fonctionne dans un texte, comme on repère les pierres qui dépassent pour traverser un gué ; rien ne sert de repérer celles qui sont sous l’eau. C’est la qualité de l’élaboration qui guide. La pédagogie est constructive.
Il n’est pas question non plus d’une « école d’écrivains. » Il permet à chacun d’explorer vers où le conduit son désir d’écrire et comment chacun s’y prend dans l’ampleur de ce qu’il est.
Le bleu des turbans des hommes du désert signe à quel point l’art, ici couleur, nous est aussi vital que l’eau et la nourriture.
Un apprentissage, donc une expérience
♥
Dans l’ensemble, tout est question de désir, de plaisir, de travail, d’apprentissage, de sensations, d’émotion. Il y a toujours une peur derrière le désir d’écrire, un trac. Et on écrit toujours à quelqu’un, une adresse ; une personne réelle, ou imaginaire, quelquefois soi.
On n’est pas forcément dans « l’histoire. » On veut se lancer, laisser une trace, partir en quête, créer un ensemble, ou simplement s’amuser, créer, gagner en confiance, approfondir le travail du texte, on aime la musicalité, mais parfois trop, la poétique, on veut construire, poursuivre, venir à bout d’un travail commencé…
Mes ateliers d’écriture, c’est un accompagnement vers l’émotion, la fabrication, puis un retour vers l’autonomie.
C’est se retrouver en groupe de 5 à 8 personnes autour d’une grande table, près d’un petit jardin. Chacun travaille sa propre écriture tout en partageant celles des autres, avec chacun ses forces, ses faiblesses, ses doutes, ses interrogations, ses richesses, ses préoccupations, ses centres d’intérêt, ses ressources, ses ruses. C’est ce qui fait toute la richess
« Je suis heureuse » – Prévert Miro
e d’un groupe. Dans le respect, l’écoute, une démarche constructive et la bienveillance, on écrit comme on est.
Ce qu’on te reproche, cultive-le ; c’est toi ! Jean Cocteau
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Un accompagnement constructif
De mon côté, je m’appuie sur des textes de la littérature pour faire traverser des formes, des manières de structurer un texte, par exemple le dialogue, le monologue intérieur, l’anecdote… Des personnages apparaissent, des lieux, des cœurs, le monde intérieur de chacun se met à vivre et vibrer, à créer.
Chacun s’appuie sur ses propres ressources et sur l’héritage, disponible à tous, de la littérature au travers des siècles. Il existe des centaines de formes qui sont des outils, venant d’auteurs qui, récemment ou en leur temps, ont fait avancer le fait d’écrire par leurs quêtes, leurs recherches, s’appuyant eux aussi les uns sur les autres de façon consciente ou pas, pour avancer, trouver comment dire, partager, se repousser, découvrir, exprimer, ce qu’ils ont à vivre et à dire sur leur propre chemin. C’est ce que Julia Kristeva appelle en écriture l’intertextualité.
Écrire comme la pratique d’un art, comme ce serait dans un atelier de peinture, de dessin, de sculpture, de musique… Se découvrir devant le fait d’écrire. Découvrir ce qu’on peut faire, car on ne sait pas ce qu’on est capable de faire. Découvrir comment se fait le premier élan pour soi, le premier pas, comment ça se poursuit, comment ça s’arrête, comment on aime telle ou telle partie de ce qu’on a fait, ou pas, tel moment que l’on traverse.
Tous types de « genre » se côtoient dans un groupe (narration, poésie, roman, nouvelles, fragments, récit) selon ce que produit chacun, là où il en est. Le travail en est d’autant plus riche. On ne fait de retours que sur les textes, jamais sur les personnes. On est là pour construire et on s’appuie sur ce qui marche.
La publication aussi est une autre histoire. C’est celle d’un autre métier, d’autres personnes, les éditeurs. Si elle arrive un jour, tant mieux. Nous, notre métier est d’écrire, écrire.
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Connais-tu l’imprévu ?
« Ne cherchez pas à être meilleur que ceux qui vous précèdent, ne cherchez pas à être meilleur que vos contemporains, cherchez donc à être meilleur que vous-même », dit Faulkner à un de ses élèves.
Nous expérimentons auprès des auteurs ce qui peut aider chacun d’entre nous à trouver ses propres ressources, là où il en est, dans sa propre pente et par ce qui résonne de leurs travaux qui nous sont des outils, par ce que nous apprenons de leurs recherches qui nous ouvre les yeux et les oreilles.
Chacun ainsi s’échappe dans la création, au-delà du logique et du rationnel, se côtoyant les uns les autres par les textes, les retours, les questionnements.
On s’essaie, on apprend, à faire des retours, des feed-back, sur les textes de chacun. Peu à peu, c’est l’univers de chacun qui prend forme. On est là pour construire, on repère ce qui marche ; on travaille uniquement sur les textes, jamais sur les personnes ; de ces deux choses, je me porte garante. On travaille ensemble dans le respect de chaque écriture individuelle. On apprend à repérer ce qui fonctionne dans un texte, comme on repère les pierres qui dépassent pour traverser un gué ; rien ne sert de repérer celles qui sont sous l’eau. C’est la qualité de l’élaboration qui guide. La pédagogie est constructive.
Il n’est pas question non plus d’une « école d’écrivains. » Il permet à chacun d’explorer vers où le conduit son désir d’écrire et comment chacun s’y prend dans l’ampleur de ce qu’il est.
Le bleu des turbans des hommes du désert signe à quel point l’art, ici couleur, nous est aussi vital que l’eau et la nourriture.
Le travail s’installe d’abord dans l’exploration du module 1, puis se déploie vers des textes plus longs l’année suivante en module 2, avant d’un retour à l’autonomie en année 3.
De l’idée à l’objet, du désir à l’acte, la création est un espace, l’écriture créative comme une pratique artistique.
Alain est gendarme à la retraite : « Françoise, pendant ce stage, j’ai trouvé la clef de mon écriture : c’est l’émotion. »
Effectivement, le coeur est là, le noyau : on n’explique pas, on ne commente pas, ce qu’on fait souvent par peur de ne pas se faire comprendre, on donne à voir, à sentir. On biffe les commentaires et on ne laisse au texte que ce qui fait sentir, voir, goûter, sentir deux fois, toucher : on transmet l’émotion. Elle est pure, nette, la place est au lecteur qui se fera lui-même, ou pas, son opinion, ses commentaires, à sa façon, qui sera lui-même ému, au travers de son propre corps par ce qui « passe » à travers le texte.
L’écriture passe par le corps
Un jeune japonais, Toshiro, poète à la recherche de sa poésie à travers le monde et les langues, les cultures, participant de l’atelier d’exploration poétique, nous expliqua ainsi sa conception de l’écriture de haïku (les haïku sont des petits poèmes japonais, de tradition très ancienne, de trois vers très courts, dans lesquels, dit-on par exemple en occident, le lecteur est censé ressentir à la fois l’esprit du temps qui passe que le temps lui-même, un instant fixé, suspendu, serti autour de, une émotion, une sensation, quelque chose de très ténu et fugitif, qui a souvent trait à la nature). Toshiro nous dit :
« L’écriture de haiku, en 3 vers, c’est
1
2
3
4 pour le lecteur. »
Et bien cette ouverture, du « 4 pour le lecteur », ce qui n’est pas écrit mais qui se sent, est tout ce qui se travaille pour nous, partout, dans le moindre texte, le moindre paragraphe, la moindre phrase ; le moindre mot même, peut-être.
L’écriture est émotion
Le travail de la création littéraire, de l’apprentissage créatif, passe donc avec nous par la clef de l’émotion, par laquelle il s’agit de découvrir, mettre en œuvre et développer ce qui pousse à écrire « quoi « , « à qui « et « comment » ; autrement dit qui parle, dit quoi à qui, et comment. L’expérience montre que les résultats de ce travail se transposent d’eux-mêmes vers tout autre type d’écriture, personnel ou professionnel. Elle dévoile aussi un effet identique directement sur la personne. Monique, 3 ans après son passage de 3 ans en atelier, plus des stages, me dit en deux mots ce qu’elle retient pour elle-même de ce passage : « C’est chercher à être soi ; c’est toute une vie ! »
En effet, outre cette connaissance, implicite au travail du texte donc du langage, en particulier par la recherche de cette fameuse « place du lecteur », c’est aussi la découverte de la vie d’un groupe autour de la création littéraire qui nous donne de nombreux outils pour aborder l’autre, ses manières d’être, d’entendre, de comprendre, de percevoir, chacune différente et différente des siennes.
Le cadre en est clair, uniquement tourné vers le texte, et jamais sur la personne (même s’il y a un « je » dans le texte, ce n’est pas la personne, c’est déjà une construction, un personnage, un « autre »), dans un espace où l’on repère d’abord ce qui tire vers la construction, vers la création, ce qui « marche » (ce qui ne marche pas, ensuite, tombe tout seul), un peu à la manière d’un gué où l’on repère, pour traverser, les pierres qui dépassent. Le but fondamental ici est d’abord l’écriture de chacun, unique, différente, de donner finalement à chacun, en bout de parcours, le maximum de moyens pour se bâtir, chacun à sa manière, dans sa vie et dans sa tête, son propre atelier d’écriture littéraire (comme se crée un atelier de peinture, de sculpture ou de musique.)
On écrit toujours à quelqu’un.
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Écrire comme on est
Une séance dure entre trois heures et trois heures et demi. Une proposition, ou suggestion, ou incitation, d’écriture, oriente et lance le désir d’écrire à travers une forme littéraire donnée (en cela, il n’y a pas de « hors sujet » puisqu’il ne s’agit pas d’un sujet ni d’un thème, mais d’une forme, littéraire, à travers laquelle peuvent passer des milliers de sujets, donc autant, à chaque fois, que de participants) et ceci en liaison avec la séance précédente. Puis l’on écrit (pas moi) et des retours, des remarques sont faits sur les textes qui sont lus par chacun à haute voix. Faire des remarques, cela s’apprend, et l’on apprend donc aussi à devenir lecteur, des autres, de soi-même, puis de toute la littérature.
Un groupe est constitué de quatre à douze personnes. Le déroulement de mon accompagnement est une progression : en alternance « Exploration », où l’on (re)découvre sa propre écriture, et « Ingrédients du récit », où l’on aborde la question du projet long, selon chacun en écriture longue ou poétique ou fragmentaire ; puis « Création, Travail du texte » pour la constitution de son propre atelier chez soi. Le rythme est, au choix, d’une soirée par semaine ou d’un week-end par mois, le tout sur 9 mois.
J’organise aussi des stages : week-end Sensibilisation, 2 jours, Écriture de nouvelles, 4 Jours, Voix de l’auteur : structures au-delà de la narration, 5 jours, Architecture d’un objet littéraire : textes, recueils, 4 jours, Exploration poétique, 3 jours.
En fin de parcours d’ateliers réguliers, le groupe « Travail du texte » aide à ce que la vie d’un groupe puisse continuer en devenant autonome, s’installer, perdurer autour des élans et désirs de chacun en matière de conduite, de remarques sur les textes produits chez soi et distribués. Cet atelier travaille aussi sur des compte-rendus de lectures de livres sous l’angle de leur construction, fabrication, structure externe (apparente) et structure interne (sous-jacente), fournissant ainsi à chacun toujours de nouveaux exemples et de nouvelles idées de ce qu’il est possible de faire et comment.
On prend conscience au fil des ateliers de l’importance pour chaque individu et du privilège de disposer autour de soi de lecteurs, des vrais, qui ont appris à lire et à entendre les textes, donc à les travailler en détails et en général, et à porter regard, remarques et reconnaissance, indépendamment d’une contingence de publication, sur leur entrée en littérature, en objet littéraire, en création.
Essayer d’être soi
Au fil de l’atelier, le travail d’écriture créative tisse des fils au travers du réel, de l’imaginaire, de la mémoire et du symbolique, en faisant traverser des formes littéraires par lesquelles on s’exerce soi-même dans son propre texte. Accompagné d’autres présences, on se retrouve à des endroits de son écriture où l’on ne serait peut-être pas allé, du moins si vite, tout seul. Il n’est pas question de « niveau » d’écriture, chacun entre dans l’atelier, là où il en est.
Sont abordés avec nous, durant trois degrés, « Exploration », « Ingrédients du récit », « Création », l’apprentissage aussi bien des formes brèves que longues, par exemple par le travail de notations, description, l’écriture de trajet, le travail du dialogue, l’écriture poétique, la question du point de vue (qui parle et d’où ça parle), ou celle du rapport à l’illustration (tableaux, photos), ainsi que les ingrédients de structure d’un projet long d’écriture, récit, roman, nouvelle, ou recueil de fragments ou poésie (monologue intérieur, conversation, dehors-dedans, passage d’une tête à l’autre, etc).
Ceci se déroule avec le support d’extraits de textes de ce que l’on appelle les chercheurs en littérature, depuis Rabelais en son temps jusqu’à Laurent Mauvignier actuellement, en passant par Joyce, Faulkner, Proust, Flaubert, Beckett, Duras, Sarraute et tant d’autres, dont certains moins connus.
Sans cesse la question de la forme est-elle ramenée au fond, par le biais d’une exploration intérieure de l’écriture qui est une matière. Sans cesse s’agit-il de trouver le mot juste et la place juste du mot, en toute rigueur, à travers les universaux du travail du texte (enlever-couper, ajouter-coller, déplacer-remplacer ; validité d’un adjectif, d’une explication ou d’un commentaire), pour que passe dans le texte écrit le sens, la sensation, la pensée, l’émotion transformée.
Le coeur de l’atelier : le travail du texte
Donner à voir, donner à sentir, travail du texte sont chez nous les maître-mots dans la recherche de l’écriture de chacun. Ce travail conduit dans le texte à la constitution de la « place du lecteur » qui se revendique d’elle-même par ce que dit le groupe sur les textes écrits qui sont lus par chacun ; elle se constitue peu à peu chez chaque individu par cette présence même du groupe qui réagit à la lecture des textes.
Faire des retours, des « remarques » au sens du langage maritime, points remarquables que l’on repère et relève pour se diriger, cela s’apprend. Sous mon regard et ma vigilance, il ne doit s’agir ni de destruction, ni de dérive incontrôlée en un atelier thérapeutique. Ma seule grille de « lecture » pour mener le travail du groupe et de chacun est le texte et le texte seulement, son travail ; ma seule référence et mon seul point d’appui ne sont pas les personnes mais les textes ; ce que les personnes produisent.
Ma manière de mener des ateliers d’apprentissage créatif de l’écriture littéraire, outre la littérature et ma propre expérience d’essayer d’être écrivain, s’appuie sur mes connaissances issues de la pratique pendant dix ans du métier d’ébéniste (dont trois ans de compagnonnage) puis de dix ans en tant qu’ethnologue auprès d’Eric Gallais (Laboratoire Ethnologie et Technique de l’Université Paris 7) puis par ma position pendant cinq ans d’assistante d’Elisabeth Bing (à l’origine du mouvement fondateur des ateliers d’écriture en France depuis 1969), le tout allié à la pratique continue d’une psychanalyse.
D’un côté le travail d’une matière, le bois, son assemblage, sa sculpture, sa construction, de l’autre la recherche de ce qu’il y a dans la tête de l’autre comme dans la sienne, et dans sa vie, rejoignent d’emblée la question de l’écriture créative, de son travail, de l’apprentissage et de la création.
Des livres publiés ont porté reconnaissance éditoriale de ma propre qualité d’écrivain (je ne pourrais pas faire ce travail si moi-même je n’écrivais pas.)
En écriture créative, le tout est de connaître les principales règles qui relèvent de la grammaire et de l’orthographe, pour ensuite comme en jazz les respecter ou pas. Il s’agit aussi de passer un contrat de lecture avec le lecteur, lui proposer un mode de lecture jusqu’au point de se faire comprendre. Ça peut être par la structure, c’est alors un contrat esthétique, ça peut être par la langue, c’est alors un contrat poétique.
Et sur cette base, la seule exigence et le seul repère sont la possibilité de partage (ou pas) avec le lecteur. On démarre de ses propres ressources, de ce qu’on sait ou qu’on a envie de faire, pour voir quand et comment, à partir de quoi, le lecteur comprend ce que je veux dire et vient prendre sa place.
Nous réfléchissons, organisons à la main, prenons des décisions à la seule force de l’écrit. Nous fabriquons possiblement notre chemin, prenons nos décisions, avec ce seul outil.
Emilia Ferreiro l’observe déjà en compagnie des enfants. Plus tard, adulte, il en est de même en continu. Écrire et lire sont les deux faces d’une même préoccupation, l’inscription, le texte, le sens, la forme. Ainsi de soi à soi, de soi à l’autre, on inscrit quelque chose du continu. Comment élaborer un texte, pour écrire, comment interpréter un texte, pour lire.
Les mots, sons, phrases, rythmes, points, point-virgules, paragraphes, syllabes, consonnes, voyelles, alphabet, ponctuation ou pas, la langue maternelle, langue étrangère, poésie langue de la mère. Les outils de la matière qu’on agence en grammaire, orthographe, mot, phrase, paragraphe… Et puis il y a le support, l’espace sur lequel ou dans lequel on écrit : l’écran, le papier, le mur, le tableau, la table d’argile, la tablette d’ordinateur… Et l’outil pour inscrire, écrire, différent ou pas des outils pour dessiner : stylo, bille, feutre, plume, clavier, crayon, stylet, doigt, pouce… Un écran n’est pas forcément un mur plat à 2 dimensions, ce n’est pas forcément seulement une métaphore du papier, seule la programmation impose ça. Il y a là aussi beaucoup à inventer.
la suite
Atelier Ingrédients du récit
En « Ingrédients du récit », deuxième année, après l’interruption d’été qui suit la première année et permet de laisser mûrir les choses, on aborde plus précisément la question de ce qui pourrait être un projet long, s’inscrire dans la durée, et que chacun définit à sa manière, même si dans un premier temps c’est de manière très vague. Ce peut aussi être précis. Et le projet peut être une absence de projet.
Cette année ne veut pas forcément dire écriture longue, narrative, textes longs d’une histoire. C’est un aller vers projet qui forme un ensemble, qui brasse l’ensemble de sa propre matière d’écriture là où elle en est et qui peut très bien se présenter de manière fragmentaire, dans une écriture de fragments, ou poétique, le tout visant à former un premier ensemble, un objet, littéraire, structuré, roman, nouvelle ou recueil, de poèmes, de fragments, qu’il s’agit dans une véritable recherche d’agencer, de feuilleter, les mots dans les mots.
Si bien que dans un même groupe vont se retrouver aussi bien des projets qui relèveraient plutôt de la nouvelle ou de roman, que de l’écriture policière, théâtrale, fragmentaire ou de la poésie. Ce mélange est justement ce qui fait la richesse du groupe et du travail pour tout le monde, à l’image de l’explosion littérale depuis longtemps de la question des genres en littérature, au minimum depuis l’après-guerre avec le Nouveau Roman, voire des phrases et de la syntaxe depuis Rabelais, Dante, Joyce, Montaigne, Mallarmé…
Les formes qui sont ici traversées, dans une logique sous-jacente, adaptée à chacun, de construction, sont pour l’essentiel celles que l’on appelle les ingrédients du récit, dialogue, monologue intérieur, sous-conversation, description, apparition de personnages, épiphanie (le cœur de la deuxième année), passage d’une tête à l’autre, dehors-dedans, changement d’angle, de regards, de points de vue… avec un jalonnement de pauses et d’ouvertures poétiques. Le but est d’accentuer ce qui a déjà été initié en « Exploration » à savoir le fait de donner à lire au groupe des textes sous leur forme dactylographiées, afin d’approfondir la nature et l’ampleur des remarques par une lecture devenue en partie silencieuse, visuelle, à la maison.
L’ambition de la troisième année, « Création », est un retour à l’autonomie, et se dirige donc dans trois directions :
– trouver sa place, chacun, tel qu’elle est, et se situer soi-même devant le fait d’écrire ;
– ramener l’écriture à la maison, qui a été apportée pendant deux ans dans l’atelier, parfois de façon quasi-exclusive ;
– constituer pour chacun ce qui sera son propre atelier d’écriture littéraire, dans sa vie, dans sa tête, son lieu physique et psychique, comme un peintre ou un sculpteur se fait son propre atelier.
Dans cette ambition et pour y parvenir, trois directions sont proposées :
– Une grande part, la plus importante, est accordée aux remarques sur des textes écrits chez soi, apportés à l’atelier et lus chez soi pour le week-end suivant de l’atelier.
– Une deuxième part est consacrée à des compte-rendu faits par chacun d’un livre choisi par amour, que l’on vient de lire ou que l’on a rencontré à un moment de sa vie, et dont on ne parle pas sous l’angle de l’histoire mais sous l’angle de la manière dont il est construit, qu’est-ce qui fait que c’est un objet, qui marche, et qui me plaît, son architecture, externe, interne, son tissage, son réseau de points de vue, du maillage de la langue qui le tisse…
– Enfin, la troisième partie du temps d’un week-end est consacrée à des propositions d’écriture, s’il reste du temps. Celles-ci sont orientées ici d’une part vers le fait de prendre acte et confirmer sa propre place devant le fait d’écrire, différente chez chacun ; d’autre part orientées vers des axes d’autonomie en fonction de cette place et par exemple des autres arts ; et enfin orientées vers la constitution de son propre atelier d’écriture à soi, mettant en actes les deux premières orientations, trouvant donc les moyens de le bâtir, dans sa vie en général et au quotidien, d’acter son organisation matérielle, sensuelle, mentale et psychique.
Cette troisième année se clôt et ouvre vers la suite de chacun par le stage Voix de l’auteur, qui offre encore d’autres pistes, d’autres idées, d’autre portes, en particulier sur encore d’autres modes de structuration possible d’un ensemble, d’être hors champ de la narration, de produire l’histoire au lieu de la raconter.
Nous travaillons, possiblement durant 3 ans, dans l’écoute, le respect, le partage, cette proximité singulière d’un apprentissage de pratiques artistiques, cette place à soi, ce regard intérieur différent de tout autre sur le monde.
Se côtoient au coude à coude les idées, difficultés, images, imaginations, nos sensations sonores, visuelles, olfactives, tactiles, couleurs et sensations, schémas et modèles, modulations, idées de formes qui nous dépassent, préexistent, sortes de « proto-formes » qui nous viennent de l’inconscient.
Les neurologues parlent de notre deuxième cerveau. Yves Bonnefoy de cette « basse langue » venue d’en dessous.
Chaque année 1, 2, 3 est un tronc commun de 9 week-ends, sur l’année scolaire de septembre à juin.
L’atelier poésie Poetika tourne en spirale d’une année sur l’autre, repassant régulièrement et différemment par les mêmes points.
Une compagnie et un compagnonnage possiblement s’installe, perdure si elle le souhaite dans les Fabrica, accompagnement en intelligence collective des chantiers et projets en cours de chacun, qui sont de toutes sortes : textes longs, textes courts, poésie, fiction, essais, spectacle, théâtre, show…
Des stages d’écriture intensifs sont proposés en complément, en été, en hiver, au printemps.
Enfin, du coaching peut être un accompagnement individuel des difficultés d’écrire, coaching artistique, accompagnement individuel d’un projet ou d’une oeuvre, ainsi que, différemment, du suivi individuel de manuscrit.
Découvrir sa propre écriture, trouver ou retrouver le plaisir d’écrire. Quelles que soient ses difficultés, les questions que l’on se pose, être sensibilisé par la rencontre d’autres et de sa propre écriture. Des portes s’ouvrent, des chemins se tracent, où l’on ne serait peut-être pas allé tout seul.
On fait des incursions, pour appréhender le travail par la pratique, dans les sillons des grandes lignes de la 1ère année d’ateliers réguliers, le réel, l’imaginaire, la mémoire et le symbolique.
Ce week-end sert à savoir si ma manière de faire correspond à ce que l’on cherche avant de se lancer dans un travail plus long d’ateliers réguliers, peut-être aussi avant un stage. Ce week-end peut aussi se suffire en soi.
Les ateliers réguliers d’écriture créative suivent une progression qui se déroule sur trois ans, trois degrés, Exploration, Ingrédients du récit, Création. Le rythme est d’un week-end par mois sur 9 mois.
Atelier Exploration
« Exploration » est un travail de première année, d’ouverture de pistes, de découverte vers les territoires de la création que sont la mémoire, le réel, l’imaginaire et le symbolique.
C’est l’année de la recherche ou de la reconquête de sa propre écriture, la plupart du temps enfouie sous des couches successives, comme des strates, qui se sont accumulées dessus pour de multiples raisons possibles : langage professionnel, éducation scolaire, histoire personnelle, lectures d’écrivains qui ont eu leur influence, blocages, clivages, arrêts ou désirs petits ou grands de toutes sortes.
L’universel, c’est le local moins les murs. Miguel Torga
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Atelier Ingrédients du récit
En « Ingrédients du récit », deuxième année, après l’interruption d’été qui suit la première année et permet de laisser mûrir les choses, on aborde plus précisément la question de ce qui pourrait être un projet long, s’inscrire dans la durée, et que chacun définit à sa manière, même si dans un premier temps c’est de manière très vague. Ce peut aussi être précis. Et le projet peut être une absence de projet.
Cette année ne veut pas forcément dire écriture longue, narrative, textes longs d’une histoire. C’est un aller vers projet qui forme un ensemble, qui brasse l’ensemble de sa propre matière d’écriture là où elle en est et qui peut très bien se présenter de manière fragmentaire, dans une écriture de fragments, ou poétique, le tout visant à former un premier ensemble, un objet, littéraire, structuré, roman, nouvelle ou recueil, de poèmes, de fragments, qu’il s’agit dans une véritable recherche d’agencer, de feuilleter, les mots dans les mots.
Si bien que dans un même groupe vont se retrouver aussi bien des projets qui relèveraient plutôt de la nouvelle ou de roman, que de l’écriture policière, théâtrale, fragmentaire ou de la poésie. Ce mélange est justement ce qui fait la richesse du groupe et du travail pour tout le monde, à l’image de l’explosion littérale depuis longtemps de la question des genres en littérature, au minimum depuis l’après-guerre avec le Nouveau Roman, voire des phrases et de la syntaxe depuis Rabelais, Dante, Joyce, Montaigne, Mallarmé…
Les formes qui sont ici traversées, dans une logique sous-jacente, adaptée à chacun, de construction, sont pour l’essentiel celles que l’on appelle les ingrédients du récit, dialogue, monologue intérieur, sous-conversation, description, apparition de personnages, épiphanie (le cœur de la deuxième année), passage d’une tête à l’autre, dehors-dedans, changement d’angle, de regards, de points de vue… avec un jalonnement de pauses et d’ouvertures poétiques. Le but est d’accentuer ce qui a déjà été initié en « Exploration » à savoir le fait de donner à lire au groupe des textes sous leur forme dactylographiées, afin d’approfondir la nature et l’ampleur des remarques par une lecture devenue en partie silencieuse, visuelle, à la maison.
L’ambition de la troisième année, « Création », est un retour à l’autonomie, et se dirige donc dans trois directions :
– trouver sa place, chacun, tel qu’elle est, et se situer soi-même devant le fait d’écrire ;
– ramener l’écriture à la maison, qui a été apportée pendant deux ans dans l’atelier, parfois de façon quasi-exclusive ;
– constituer pour chacun ce qui sera son propre atelier d’écriture littéraire, dans sa vie, dans sa tête, son lieu physique et psychique, comme un peintre ou un sculpteur se fait son propre atelier.
Dans cette ambition et pour y parvenir, trois directions sont proposées :
– Une grande part, la plus importante, est accordée aux remarques sur des textes écrits chez soi, apportés à l’atelier et lus chez soi pour le week-end suivant de l’atelier.
– Une deuxième part est consacrée à des compte-rendu faits par chacun d’un livre choisi par amour, que l’on vient de lire ou que l’on a rencontré à un moment de sa vie, et dont on ne parle pas sous l’angle de l’histoire mais sous l’angle de la manière dont il est construit, qu’est-ce qui fait que c’est un objet, qui marche, et qui me plaît, son architecture, externe, interne, son tissage, son réseau de points de vue, du maillage de la langue qui le tisse…
– Enfin, la troisième partie du temps d’un week-end est consacrée à des propositions d’écriture, s’il reste du temps. Celles-ci sont orientées ici d’une part vers le fait de prendre acte et confirmer sa propre place devant le fait d’écrire, différente chez chacun ; d’autre part orientées vers des axes d’autonomie en fonction de cette place et par exemple des autres arts ; et enfin orientées vers la constitution de son propre atelier d’écriture à soi, mettant en actes les deux premières orientations, trouvant donc les moyens de le bâtir, dans sa vie en général et au quotidien, d’acter son organisation matérielle, sensuelle, mentale et psychique.
Cette troisième année se clôt et ouvre vers la suite de chacun par le stage Voix de l’auteur, qui offre encore d’autres pistes, d’autres idées, d’autre portes, en particulier sur encore d’autres modes de structuration possible d’un ensemble, d’être hors champ de la narration, de produire l’histoire au lieu de la raconter. Voir le Calendrier
Poetiqa et Fabrica
Les ateliers spécifiques offrent de s’ouvrir ou de s’orienter vers une pente spécifique de l’écriture que l’on souhaiterait explorer davantage ou vers un domaine que l’on souhaite approfondir.
Poetiqa ou échappée poétique
Vingt quatre heures pour toujours Odysseas Elytis.
La poésie est le travail de la langue, dans son plaisir, sa jouissance, retrouver le rythme, le sens, le multiple…
En poésie, trouver des cadres et des structures qui me dépassent, qui viennent d’au-delà de moi, qui m’habitent bien sûr mais que je ne connais pas. Découvrir que sa propre chair, contre toute attente, vibre aussi à cette vibration autre des sens, appelée poétique. En poésie : cette vibration, cet élan, ce scintillement.
En poète : comment y parvenir, écrivant.
Cet atelier est accessible à tout le monde puisque la poésie est, chez l’enfant, constitutive de soi avant la narration. Raconter des histoires est un acte culturel, social, c’est quelque chose que l’on apprend à l’école, à la maison, etc. La poésie, elle, existe bien avant ; elle structure et compose l’être dans ce qui est sa représentation du monde en train de se faire, ce monde qu’enfant piagétien on élabore et modifie, ajuste en permanence en fonction de ce qu’on sait, de ce qu’on découvre, de ce qu’on ne savait pas qu’on savait ou qu’on ne savait pas…
L’exploration poétique, ici, ce ne sont pas des vers, des rimes mais le scintillement des mots, comme l’appelle Julien Gracq ; cette langue comme une voûte qui détermine un espace dans lequel on habite (cf Yves Bonnefoy.). Explorer à l’intérieur de soi sa propre poésie, son propre élan poétique. On part à la recherche des toutes premières racines d’où jaillit cet élan, suivant un à un les sillons à l’appui de poètes qui les ont creusé et les creusent, René Char, Mallarmé, Rimbaud, Jaccottet,Yves Bonnefoy, Hélène Dorion, Judith Chavanne, Kenneth White, Jacques Dupin…
Un laboratoire, pour innover, réfléchir ensemble, inventer
Un lieu, un temps, un espace pour travailler ses propres productions en cours, ses chantiers d’écriture, de pensée, roman, nouvelles, essai, poésie, fragments, installations, spectacles, spontanés ou sur commande…
Pour donner un Coup d’élan à son écriture, régulièrement, un coup d’accélérateur, après les ateliers suivis ici ou ailleurs, parce qu’on a un ou des chantiers d’écriture en cours et parce que pour plein de raisons c’est difficile chez soi, même si on est autonome, de trouver l’énergie et le temps
de se concentrer, comme ça, sur ce qu’on voudrait faire.
de se recentrer, déplacer, vers ce dont on a vraiment envie
de travailler, enfin !
Une communauté collaborative aussi tout simplement parce qu’on en a envie, sous ma houlette ou plutôt avec ma présence, en supervision, vision en recul, regard candide, pour :
Travailler ensemble sur les problèmes rencontrés, les idées qu’on a, les questions qu’on se pose
Tester de nouvelles choses, expérimenter autrement, valider son sentiment
Avancer, dans son projet, sa structure, son écriture, ses personnages, sa poésie, son agencement avec d’autres arts, sa transformation en d’autres formes, sa déclinaison en différents formats, sa présentation…
Et puis se retrouver 2 jours et 1/2 avec d’autres, en communauté de travail et d’écriture plusieurs fois par an, pour créer ensemble et disposer d’un espace commun pour écrire, dans un temps seul et ensemble, dans la vie quotidienne, malgré d’autres exigences, de soi à soi avec les autres.
On sait bien, maintenant, qu’on apprend tellement plus pour soi quand on parle, pense, questionne, le projet (ou l’absence de projet) du voisin de table ! Et que chacun traverse en même temps ce qu’il est, comme il est, ce qui le transporte, et sa magie s’ouvre sur sa propre création.
Ecriture créative d’une part, et écriture universitaire, professionnelle de l’autre – ce qui ne veut pas dire qu’il n’y ait pas là de création.
Conscriptio
Avancer ensemble, co-construire, élaborer, dans une production de travaux universitaires, professionnels, examens, mémoire, thèse, dossiers…
Ce groupe est calé sur l’avancée universitaire des travaux à rendre, à réaliser. Un module en début d’année scolaire, un module au milieu, en début d’année civile, et un module au début du 3ème trimestre scolaire.
Ici aussi on donne un coup d’élan, à son travail, un coup d’accélérateur à ses réflexions, parce que c’est difficile tout seul, même si on est autonome, de tenir le souffle, l’énergie, le calendrier à suivre.
Et puis plein d’autres circonstances viennent se greffer, qui tiennent aussi à ce qu’on voudrait faire.
Ca s’éparpille, ça va dans tous les sens, ou bien ça bloque, ça s’essouflle, aïe ça s’arrête !
Il faut se recentrer, déplacer, vers ce dont on a vraiment envie.
Retrouver le travail, son plaisir, son bonheur, enfin !
L’épanouissement de ses propres compétences dans leur champ possible.
COMMENT PENSER LIBREMENT !
Une communauté de travail aussi parce qu’on en a envie, sous ma houlette, en supervision, vision en recul, regard candide, de tenter le risque et les immenses apports de l’intelligence collective, de la co-construction.
J;C Ameisen explique que c’est par elle qu’avance l’humanité depuis la nuit des temps.
Alors, pour chacun d’entre nous, qu’est-ce que ça va être…
qui y contribuons !
Ici, on va tester de nouvelles choses, le détour créatif, ce qu’on ne sait pas ce qu’on sait faire, expérimenter autrement, s’appuyer sur des dynamiques inconscientes de co-développement, émettre des hypothèses, oser des intuitions, valider son sentiment
Travailler ensemble sur les problèmes rencontrés, les idées qu’on a, les questions qu’on se pose
Avancer, dans son projet, sa structure, son écriture, son devenir ; à quoi il me sert, à moi, aux autres, quelle est sa mission dans ce temps de ma vie. Son agencement, sa soutenance, d’autres utilisations peut-être, sa transformation, sa déclinaison, sa présentation formelle…
Se retrouver 2 jours et 1/2 avec d’autres, en communauté de travail 3 fois par an, pour travailler ensemble et disposer d’un espace commun, dans un temps seul et ensemble, malgré d’autres exigences peut-être, de soi à soi avec les autres.
On sait bien, qu’on apprend infiniment plus quand on réfléchit, parle, pense, questionne, le projet (ou l’absence de projet) des autres ! Et que chacun traverse en même temps ce qu’il est, y compris bien sûr dans cette écriture de pensée, universitaire, professionnelle, ou autre. On écrit comme on est, comme ce qui nous embarque, ce qui nous transporte ; le génie singulier s’ouvre a la magie de sa propre création.
Groupe Travail du texte
En fin de parcours des trois ans d’ateliers réguliers, ceux qui le souhaitent peuvent constituer un groupe « Travail du texte », dont le fonctionnement est calqué sur l’année 3 et qui perdure pour accentuer l’autonomie. On travaille chez soi les textes de chacun apportés à chaque rendez-vous, mais aussi où s’enclenche un processus pour aider à ce que la vie d’un groupe puisse continuer ensuite en autonomie, s’installer, perdurer autour des élans et désirs de chacun. Cette autonomie se transmet par la manière de conduire ce groupe et de faire des remarques et retours sur les textes produits chez soi et distribués pour la fois d’après. Cet atelier travaille aussi, lorsqu’il en a le temps, sur des compte-rendus de lectures de livres sous l’angle de leur construction, fabrication, structure externe (apparente) et structure interne (sous-jacente), fournissant ainsi à chacun toujours de nouveaux exemples et de nouvelles idées de ce qu’il est possible de faire et comment.
Voir le planning
L’ensemble du travail dans les ateliers d’écriture annuels est un apprentissage qui s’organise sur 3 ans : 1/Exploration, 2/Ingrédients du récit et 3/Création. Le rythme est d’un WE d’atelier d’écriture par mois, 9 WE par an. Le tout est entre septembre et juillet, calé sur l’année scolaire.
L’instinct, le feeling, la confiance, l’écoute.
1ère année : Exploration
La forme, c’est le fond qui remonte à la surface. Victor Hugo
Durant cette année, on explore la mémoire, le réel, l’imaginaire et le symbolique. Les formes traversées sont aussi bien l’anamnèse (le cœur de la première année) que l’écriture à support, le récit, le changement de points de vue, le lecteur, le narrateur, le personnage… On cherche le mot juste, la congruence du texte et des idées, de l’intention, on recherche sa propre écriture individuelle souvent cachées sous les couches de l‘écriture professionnelle, familiale, l’écriture scolaire, d’autres écrivains. On dépasse les blocages, les peurs, le trac, on oublie le cliché artificiel de la soit-disant page planche.
« Ne soyez pas meilleurs que vos prédecesseurs, ne soyez pas meilleurs que vos contemporains, soyez donc meilleurs de vous-mêmes ! » (William Faulkner)
Après ce parcours, où l’on en arrive progressivement, dans un espace permanent de création, à la formulation de ce qui serait peut-être à faire, à écrire, à donner, dans ce que l’on pourrait appeler son livre rêvé.
Dates, tarifs et inscription : Voir le calendrier
2è année : Ingrédients du récit
L’universel, c’est le local moins les murs. Miguel Torga
Dans cette année « Ingrédients du récit », on aborde l’idée de projet et la question de ce qui pourrait s’inscrire dans la durée. On le définit pour chacun à sa manière. Ce peut être une vague idée. Ce peut être précis. Projet long ne veut pas forcément dire écriture longue, textes longs, mais projet qui forme un tout, un ensemble, qui brasse l’ensemble d’une matière d’écriture et peut très bien se présenter de manière fragmentaire, dans une écriture de fragments, ou poétique, par exemple, le tout visant à former un objet, littéraire, structuré, roman, nouvelle ou recueil, de poèmes, de fragments. Il s’agit dans une véritable recherche de l’agencer, feuille à feuille, les mots dans les mots.
Si bien que dans un même groupe vont se retrouver aussi bien des projets qui relèveraient plutôt de la nouvelle ou de roman, que de l’écriture policière, théâtrale, fragmentaire ou de la poésie. Ce mélange est ce qui fait la richesse du groupe et du travail pour tout le monde.
Les formes qui sont ici traversées, dans une logique de construction sous-jacente, adaptée à chacun, sont pour l’essentiel celles que l’on appelle les ingrédients du récit, dialogue, monologue intérieur, sous-conversation, description, apparition de personnages, épiphanie (le cœur de la deuxième année), passage d’une tête à l’autre, dehors-dedans, changement d’angle, de regards, de points de vue… avec un jalonnement de pauses et d’ouvertures poétiques.
Dates, tarifs et inscription : Voir le Calendrier
3ème année : Création
Et après ?
L’ambition d’une année suivante, « Création », est un retour à l’autonomie, et se dirige pour ce faire dans trois directions :
– trouver sa place telle qu’elle est, et se situer soi-même devant le fait d’écrire ;
– ramener l’écriture à la maison, qui a été apportée pendant deux ans dans l’atelier, parfois de façon quasi-exclusive ;
– constituer pour chacun ce qui sera son propre atelier d’écriture littéraire, dans sa vie, dans sa tête, son lieu physique et psychique, comme un peintre ou un sculpteur se fait son propre atelier.
Dans cette ambition et pour y parvenir, trois directions sont proposées :
– Une grande part, la plus importante, est accordée aux remarques sur des textes écrits chez soi, apportés à l’atelier et lus chez soi pour le week-end suivant de l’atelier.
– Une deuxième part est consacrée à des compte-rendu faits par chacun d’un livre choisi par amour, que l’on vient de lire ou que l’on a rencontré à un moment de sa vie, et dont on ne parle pas sous l’angle de l’histoire mais sous l’angle de la manière dont il est construit, qu’est-ce qui fait que c’est un objet, qui marche, et qui me plaît, son architecture, externe, interne, son tissage, son réseau de points de vue, du maillage de la langue qui le tisse…
– Enfin, la troisième partie du temps d’un week-end est consacrée à des propositions d’écriture, s’il reste du temps. Celles-ci sont orientées ici d’une part vers le fait de prendre acte et confirmer sa propre place devant le fait d’écrire, différente chez chacun ; d’autre part orientées vers des axes d’autonomie en fonction de cette place et par exemple des autres arts ; et enfin orientées vers la constitution de son propre atelier d’écriture à soi, mettant en actes les deux premières orientations, trouvant donc les moyens de le bâtir, dans sa vie en général et au quotidien, d’acter son organisation matérielle, sensuelle, mentale et psychique.
Dates, tarifs et inscription : Voir le Calendrier
Apprendre cette pédagogie constructive
Transmettre
Mon souhait est de transmettre aussi quelque chose de mon métier, mon savoir-faire. Ce peut être pour toute personne curieuse des coulisses de ce métier, quelqu’en soit la raison ; c’est aussi la transmission et la mise au jour d’un certain savoir être.
Ce métier est complexe et mon choix est d’apporter ce qui pourrait être complémentaire à des formations déjà existantes (DU universitaires, structures privées comme Aleph, autres associations comme Terres d’encre), qui apportent déjà différents points de vue. Mon choix s’est donc porté sur transmettre ce qui m’est particulier.
★ Ma manière d’accompagner l’écriture créative, outre la littérature et ma propre expérience d’écrire moi-même, s’appuie sur des connaissances issues d’une pratique de dix ans d’ébénisterie (dont trois ans auprès de Compagnons) puis dix ans d’ethnologie auprès d’Eric Gallais (Laboratoire Ethnologie et Technique de l’Université Paris 7 Denis Diderot), puis de cinq ans d’apprentissage auprès d’Elisabeth Bing ( fondatrice d’ateliers d’écriture dès 1969) que j’ai eu la chance de seconder jusqu’à la fin de son activité.
Un contrôle en psychanalyse. Une rencontre de chercheurs universitaires en capacités d’apprentissage dont Thierry Marot, directeur d’un groupe de recherche sur les dysfonctionnements en écriture (groupe DYS), Catherine Nafti, directeur d’un groupe de recherche en sociologie des savoirs, Une rencpntre avec Daniel Ferrer, directeur en critique génétique à l’ITEM, Institut des textes et manuscrits.
★ D’un côté le travail d’une matière, le bois, son assemblage, sa sculpture, sa construction, de l’autre la recherche de ce qu’il y a dans la tête de l’autre comme dans la sienne, et dans sa vie, rejoignent d’emblée la question de l’écriture littéraire, de son travail et de la création. Des livres publiés ont porté connaissance éditoriale de ma propre qualité d’écrivain; je ne pourrais pas faire ce travail si je n’écrivais pas moi-même.
Cette transmission prend donc trois orientations :
des séminaires ou « workshops », apprendre en faisant, à Paris, se poursuivant d’une année à l’autre, qui abordent peu à peu et au fur et à mesure des points sur les notions qui me sont apparues et les savoirs nécessaires à ce travail, les problèmes et les interrogations qui se présentent dans sa pratique.
un travail de recherche avec des étudiants, en particulier en Master 1 Développement des capacités d’apprentissage et remédiation pédagogique à Angers, où nous cherchons peu à peu, si ce n’est à conceptualiser, du moins à formuler, formaliser et organiser ce qui peut l’être de ce métier. Au fur et à mesure, ces travaux seront mis en ligne sur ce site, si leurs auteurs le permettent. Il en est ainsi par exemple de la « Charte de l’atelier d’écriture ».
une troisième orientation, individuelle celle-ci, est de proposer, pour des personnes qui en éprouvent le besoin, un contrôle à l’exercice d’un accompagnement en écriture, c’est-à-dire un regard extérieur permettant, en distance d’une situation, d’aider à penser les conflits (intérieurs, extérieurs) les paradoxes, les situations difficiles et d’éviter leur fixation.
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Une formation de formateurs : Présentation
Ouverte à tous, ceux curieux des fondements de l’acte d’écrire et de sa transmission, de son apprentissage, de ses liens avec les autres arts ; ceux qui ambitionnent d’accomlpagner un atelier ; ceux curieux de l’acte de lire, curieux de la question de la création en général et des processus créatifs,
anciens participants d’ateliers, personnes en recherche de formation dans le contexte d’un faire écrire en général, ou curieux de ce qu’ils pourraient faire en plus de ce qu’ils ont déjà appris, pour d’autres ou pour eux-mêmes.
Un laboratoire intellectuel sur la matière et la manière de penser l’atelier : transmission, pratiques, échanges, réflexions, jeux, expérimentations…
3 arguments se succèdent dans mon livre, et dans la formation de formateurs « En direction d’ateliers » sur trois ans :
– -O 1 – Atelier d’écriture créative ? Qu’est-ce que c’est ?
– -O 2 – Atelier d’écriture créative ? Qu’est-ce qu’on y fait ?
– -O 3 – Atelier d’écriture créative ? Comment on en monte un ?
On avance en fonction de la composition du groupe, des demandes de chacun qui peuvent être très différentes et des questionnements qui s’enrichissent l’un l’autre. La durée minimum pour un an est de 3 fois 2 jours et 1 fois 3 jours, distribués sur une année scolaire. Ceci est renouvelé deux fois.
Cordialement par exemple. Signifie allant prendre un petit apéro : ça s’appelle un cordial.
Adj. et subst. (Potion) qui stimule le fonctionnement du cœur. Potions cordiales (Brillat-Sav., Physiol. goût,1825, p. 277; cf. aussi analeptique, ex. 2).
Disant ça, cordialement, je stimule le fonctionnement de ton cœur.
« Tout voir, tout écouter, ne perdre aucune idée » Évariste Galois (1811-1832)
Galilée : « On ne peut rien enseigner à autrui. On ne peut que l’aider à le découvrir lui même. »
Bouquet de pensées au mur
Les conquérants
José Maria de Heredia
Comme un vol de gerfauts hors du charnier natal,
Fatigués de porter leurs misères hautaines,
De Palos, de Moguer, routiers et capitaines
Partaient, ivres d’un rêve héroïque et brutal.
Ils allaient conquérir le fabuleux métal
Que Cipango mûrit dans ses mines lointaines,
Et les vents alizés inclinaient leurs antennes
Aux bords mystérieux du monde occidental.
Chaque soir, espérant des lendemains épiques,
L’azur phosphorescent de la mer des Tropiques
Enchantait leur sommeil d’un mirage doré ;
Où, penchés à l’avant des blanches caravelles,
Ils regardaient monter en un ciel ignoré
Du fond de l’Océan des étoiles nouvelles.
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Michel Butor nous raconte dans ses cours à Genève :
Baudelaire rêve de devenir ce qu’il appelle un « romancier curieux », c’est-à-dire un écrivain moderne. Il en donne les caractéristiques dans une Préface à sa traduction de Révélation magnétique de Poe.
Les trois caractéristiques des romanciers curieux sont :
– Une méthode privée (= une technique de composition qu’on a inventé soi-même)
– L’étonnant (= un écart par rapport à la beauté habituelle)
– La manie philosophique (= celui qui fait la théorie de ce qu’il donne à lire)
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Bonne nouvelle > La fiction littéraire développe l’empathie et l’intelligence émotionnelle
(Si on ne le savait pas par l’expérience) les chercheurs confirment « Lire rend plus sociable. » Merveilleux. Il n’y a plus qu’à écrire.
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Un si bon moment > à suivre, Paula Scher passe aux choses sérieuses
Sa vie dans le design et comment, de sérieux, on perd tout quand ça devient solennel. Il lui faut être « sérieux comme un enfant qui joue », aller dans le terrain de ce qu’elle ne sait pas, où elle ne sait rien. TED Partner Series
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Encyclopédia > L’odyssée typographique
Découvrir les lettres dans une installation poétique et l’histoire de la typographie en ligne. Typerid
“@LibreEdu: Mathématiques et art Alain Connes: http://youtu.be/YVR0G4Nluao”
J’ADORE cette vidéo, je ne résiste pas, ou comment ça se passe dans un esprit mathématique
Pitch > extrait d’1 lettre de James Joyce
à Harriet Shaw Weaver le 24 Juin 1921, quelques mois avant la publication d’Ulysses par Sylvia Beach.
I calculate that I must have spent nearly 20,000 hours in writing Ulysses.
– James Joyce
à suivre > – vu sur Twitter
Par définition, une langue de bois ne peut qu’être celle d’un pantin ou d’une marionnette…
– Christian Vézina @capveranda 13 Août 2013
Encyclopédia > – Bis, « Une page »
Une page est une traversée respiratoire, quelque chose à nager. Ce n’est pas simplement la parole qui est respirée, rythmée, ponctuée ; c’est notre pensée elle-même qui va comme ça. En soufflant, par bouffées, par ouverture et asphyxie. La pensée respire.
– Valère Novarina
La disparition programmée de la page Extraits de l’article de Claudio Vandi revue INfluencia papier et digitale N°6 : changer, on a tous les clés
« Ceux qui commenceront à lire leurs premiers livres d’ici quelques années auront entre les mains des objets connectés, à Internet, aux autres lecteurs ou à d’autres contenus, ubiquitaires et indépendants d’un seul support…//… LA MUTATION DU LIVRE… Le livre tel qu’on le connaît change profondément et il modifie ou est modifié par nos pratiques de lecture qui, loin de disparaître (pensez à combien de mots vous avez lus cette semaine sur votre écran) changent qualitativement…//… Ce changement se manifeste aussi par la modification des supports et des modes d’interaction avec l’objet livre et son environnement…//… LA PAGE VA-T-ELLE DISPARAÎTRE ? Certains gestes continuent d’exister: un livre est toujours feuilleté, ses pages peuvent être annotées, son sommaire consulté pour avoir accès aux contenus de manière non-linéaire, mais ces gestes ne sont pas réalisés de la même manière. Le changement le plus important est sans doute la disparition de la page: le déplacement des contenus s’effectue sur une surface potentiellement infinie parfois dans le sens de la profondeur (feuilletage par zoom comme dans Glo Bible), en faisant défiler des cartes (Citia) ou en projetant sur une scène des contenus multimédias (Wonders of the Univers). Le défi principal est d’arriver à transporter le lecteur dans un univers de contenus sans le perdre. Car même dans un monde sans pages, garder le fil de la lecture reste important car la compréhension et la mémorisation passent toujours par la capacité à relier des éléments ponctuels à un contexte plus large…//… Dans le futur de l’édition, on appellera auteur un compositeur de contenus dont le rôle sera de présenter des expériences de lecture pertinentes. Un livre sera un objet capable d’interagir avec son environnement et son lecteur et dont le papier sera la version plus ou moins appauvri d’un contenu riche par défaut
– Claudio Vandi
Encyclopédia > – Sur la ponctuation
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Ponctuation = signes reçus qui distinguent 1 phrase des autres, les sens partiels qui la constituent puis leur degré de relation.
– F. Neveu, avec l’aide du Littré
Une page est une traversée respiratoire, quelque chose à nager. Ce n’est pas simplement la parole qui est respirée, rythmée, ponctuée ; c’est notre pensée elle-même qui va comme ça. En soufflant, par bouffées, par ouverture et asphyxie. La pensée respire.
– Valère Novarina
Tu verras par quelle mécanique compliquée j’arrive à faire une phrase.
– Flaubert (Gustave) à Louise (Colet)
Il faut que les phrases s’agitent dans un livre comme les feuilles dans une forêt, toutes dissemblables en leur ressemblance.
– Flaubert
Une bonne phrase de prose doit être comme un bon vers, inchangeable, aussi rythmée, aussi sonore.
– Flaubert
à suivre > « 10 Tips on Writing from Joyce Carol Oates », by Joyce Carol Oates
“Don’t try to anticipate an ideal reader — or any reader. He/she might exist — but is reading someone else.”
In a recent tweeting spree, the inimitable Joyce Carol Oates offered ten tips on writing — a fine addition to this master-list of famous authors’ wisdom on the craft.
1 Write your heart out.
2 The first sentence can be written only after the last sentence has been written. FIRST DRAFTS ARE HELL. FINAL DRAFTS, PARADISE.
3 You are writing for your contemporaries — not for Posterity. If you are lucky, your contemporaries will become Posterity.
4 Keep in mind Oscar Wilde: “A little sincerity is a dangerous thing, and a great deal of it is absolutely fatal.”
5 When in doubt how to end a chapter, bring in a man with a gun. (This is Raymond Chandler’s advice, not mine. I would not try this.)
6 Unless you are experimenting with form — gnarled, snarled & obscure — be alert for possibilities of paragraphing.
7 Be your own editor/critic. Sympathetic but merciless!
8 Don’t try to anticipate an ideal reader — or any reader. He/she might exist — but is reading someone else.
9 Read, observe, listen intensely! — as if your life depended upon it.
10 Write your heart out.
Encyclopédie > – Sur l’advenue des architectes – et de l’architecture de textes aussi
To provide meaningful architecture is not to parody history but to articulate it.
Pour penser pleinement l’architecture, il ne s’agit pas de parodier l’histoire mais de l’articuler.
– Daniel Libeskind
L’action est la clé fondamentale de tout succès.
– Pablo Picasso
A great building must begin with the immeasurable, must go through measurable means when it is being designed, and in the end must be unmeasured.
Un grand bulding doit commencer avec l’incommensurable, puis passer à travers des moyens mesurées quand il est en train d’être conçu, et à la fin ne doit pas être mesuré.
– Louis Kahn
à suivre > William Faulkner
« Ne vous préoccupez pas d’être meilleur que vos prédécesseurs, ou meilleur que vos contemporains. Préoccupez-vous d’être meilleur que vous-même. »
Un si bon moment > Effectivement, Freud et Zweig
étaient, j’allais dire réciproquement, amis. On peut aussi être amis de territoire et envisager l’entrée, comme eux, chacun sous un angle différent. C’est mon cas : l’analyse analyse, la poésie fait de la synthèse. Je veux dire qu’il existe aussi des ateliers d’écriture (comme d’autres pratiques artistiques) où le centre est purement le travail du texte, en gros la synthèse opérée par la langue. Dans d’autres le centre est le travail de l’être, de la personne.
Des auteurs comme Haddad se situent radicalement du côté du texte. Comme nous je pense. En tout état de cause ses productions sont des sortes d’extractions de bibliothèques entières entièrement littérature. C’est évidemment intéressant. Pour moi ça n’exempte pas de connaître l’oeuvre qui entoure l’extrait, donc de lire la bibliothèque entière… 🙂 Quel bonheur ! C’est comme une citation extraite d’un discours : à la fois elle peut devenir encore plus passionnante que dans son seul contexte ; à la fois elle ne donne aucune indication sur son procédé d’advenue, elle se détache du processus de création.
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Nous devons créer un espace de lecture créative autant que d’écriture créative
«Nous devons fabriquer un espace pour une « lecture créative » tout autant qu’une « écriture créative » – par exemple si nous comprenons « lecture créative » quelque chose comme des chemins de lecture qui ne sont pas seulement rigoureux, tranquilles, attentifs au contexte historique, aux différentes connotations et nuances de sens, etc, mais aussi inventifs, surprenants, habiles à prendre des risques, à être expérimentaux, à déformer et transformer. »
«We need to make space for “creative reading” as much as “creative writing” – at least if we understand “creative reading” to be something like “ways of reading that are not only rigorous, careful, attentive to historical context, different connotations and nuances of meaning and so on, but also inventive, surprising, willing to take risks, to be experimental, to deform and transform. »
Nicholas Royle on “composition and decomposition.” Pair with Francine Prose on how to read like a writer and Virginia Woolf on how to read a book, then follow up with this 1936 to acquiring knowledge, of which critical reading is a centerpiece.
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La folie du sensationnalisme
«The human mind is capable of being excited without the application of gross and violent stimulants; and he must have a very faint perception of its beauty and dignity who does not know this, and who does not further know, that one being is elevated above another, in proportion as he possesses this capability. It has therefore appeared to me, that to endeavour to produce or enlarge this capability is one of the best services in which, at any period, a Writer can be engaged; but this service, excellent at all times, is especially so at the present day. For a multitude of causes, unknown to former times, are now acting with a combined force to blunt the discriminating powers of the mind, and, unfitting it for all voluntary exertion, to reduce it to a state of almost savage torpor. The most effective of these causes are the great national events which are daily taking place, and the increasing accumulation of men in cities, where the uniformity of their occupations produces a craving for extraordinary incident, which the rapid communication of intelligence hourly gratifies. To this tendency of life and manners the literature and theatrical exhibitions of the country have conformed themselves.»
The folly of sensationalism: William Wordsworth on the news … in 1798.
Comment définir le design de la pensée en mouvement ?
« What is design thinking ? »
Tim Brown, CEO d’IDEO : « Design thinking is a human-centered approach to innovation that draws from the designer’s toolkit to integrate the needs of people, the possibilities of technology, and the requirements for business success ».
Le Design Thinking, pour innover dans la pensée http://huff.to/ZrHAp8 via @LeHuffPost
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Des textes de participants.
Chacun marque un moment dans le cours de leur apprentissage.
Laissez-leur un mot !
Une Fête, c’est lancer l’avenir. On donne de l’élan à la nouvelle année la première semaine de janvier (c’était le 3).
On donne de l’élan vers l’été à la deuxième partie de l’année la deuxième semaine de juin.
La prochaine est le samedi 13 juin 2020
C’est à 19h, jusqu’à plus faim de textes à lire et plus soif d’être ensemble.
Les participants d’ateliers lisent leurs textes, jouent une pièce de théâtre, et aussi d’aucuns cuisinent, d’autres chantent, dédicacent, exposent des photos ou des toiles, nous apprennent la sieste de Dali, font un tabac…
La Lecture publique, c’est rendre public un texte au bord du monde, au-delà du groupe dont on a l’habitude. C’est une publication à voix haute devant d’autres, dans le respect d’un travail qui continue, d’une oeuvre à l’oeuvre et à l’espoir de l’autre avant de la lâcher au vent libre des jours nouveaux. C‘est s’asseoir, comme lecteur, au bord de l’autre, l’écouter et tacher de comprendre, de répondre, d’interroger, parfois de convaincre, tiens, là, on serait peut-être bien presque sûr de penser ressentir que…
Pour lire, je donnerai l’ordre de passage le jour même.
RER B : Luxembourg (sortie sud) ou Port-Royal, bus 21-27-38-81-82-83-84-85-91
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Le sujet erre et se dissout, ?, /, dans l’objet, le sujet, de son propos
A c’t’heure, il est possible d’apporter quelque douceur ou apéro !
Le tarif d’entrée est ce qu’on apporte.
Oh j’y pense ; à propos ; en parlant de ; tiens ; ça me rappelle ;
ne croyez-vs pas ; croyez-vous que ; d’autres disent ; c’est-à-dire ;
en attendant ; au fait ; au fait au fait ; vous avez raison ; et ; j’entends bien ;
m’entendez-vous ?
You do ? Enjoy !
Ensemble. L'odeur de l'horizon de toutes parts / Yves Bonnefoy
Jaume Cabré : "On ne termine pas un livre, on l’abandonne"
Il dit encore : « La planification n’entre pas dans ma manière de travailler. Je ne sais pas le faire. Je me mets à écrire des trucs et ensuite je regarde ceux qui m’attirent le plus et comment ils peuvent être liés entre eux.